« De théoriser du point de vue du visible n’est pas d’avancer
dans la sagesse, mais de succomber à la crédulité. »
── Descartes, Méditation VI
...Puis vint la période de jeune adulte. Comme la plupart de mes contemporains,mon livre du "petit prince" s’est retrouvé dans ma boîte à donner.
Celui qui s’y intéresse s’exclut en quelque sorte du monde moderne. Il
risque fort de se faire qualifier d’être crédule et naïf qui vit dans une bulle imaginaire toute rose en marge de la « vraie » vie. Bien sûr, dans une quête louable de maturité et d’objectivité, il fallait bien taire l’enfant en nous. Il s’intéresse à des choses ressenties, mais qui n’ont pas nécessairement de réponse parce qu’elles ne se mesurent pas. Des questions du style : à quoi sert la vie et pourquoi suis-je ici ? Certains répliqueront avec une petite moue agacée qu’ils ne voient pas l’utilité de mon propos et que de toute façon, le petit prince est un caractère fictif pour enfants. C’est là un point de vue de maître d’école qui ne s’intéresse qu’à ce qui se mesure. Il ne voit qu’une petite partie de la réalité et refuse tout le reste. C’est ainsi qu’il se
rassure. Il veut s’assurer la capacité de tout contrôler de son île.
Le petit prince fait écho en nous, il symbolise donc une réalité présente dans notre intériorité. Mes recherches6 indiquent qu’en fait, ce petit prince-là n’est pas l’être immature, spontané, et irrationnel âgé de sept à quatorze ans. Loin de là ; il est une base nécessaire à l’être rationnel. Par contre, pendant cette période préadolescente nous développons les outils qui seront nécessaires au petit prince et nous décidons de garder ouverte la fenêtre d’accès à cette part de notre psychisme qui ne se limite pas qu’au monde concret. Ou alors, nous la fermons.
...De fait, petit prince et maître d’école cohabitent en nous. J’ai trouvé
que chacun symbolise une fonction supportée par un des deux régulateurs12
du cerveauB. Ces régulateurs sont connus autant de certains psychologues
que de neuroscientifiques, mais très peu discutés. Ils sont tous
deux essentiels, complémentaires et interdépendants. Ensemble, ils permettent
un développement optimal et sain de l’humain sur le plan physique
et psychique. En fait, pour nous permettre de devenir un humain
complet, notre maître d’école intérieur doit reconnaître l’importance de
la fonction du petit prince. Alors, nos perceptions du monde et de l’humain
changent merveilleusement, prennent du relief et de la profondeur.
C’est ici que l’image de l’homme et de la femme interviennent. Le bagage
associé à ces deux régulateurs est intimement influencé en même
temps qu’il détermine nos concepts relatifs à l’homme et à la femme.
Pour l’instant, à constater nos problèmes de plus en plus complexes, d’ignorer
le petit prince s’est peut-être avéré dommageable. De mépriser le maître
d’école l’est aussi, mais pour des raisons et avec des conséquences différentes.
Ce n’est pas mon propos ici.
...Horus, ce petit prince, est appelé à sauver l’humanité en nous et autour
de nous lorsqu’il sera grand. Pourquoi avons-nous opté pour une vision
tronquée du monde ? Pourquoi la déesse est-elle endormie ? La
réponse est simple : à cause de l’immaturité cérébrale de la majorité de
nos lointains ancêtres. Ceci a eu pour conséquence d’interpréter de façon
erronée plusieurs textes sacrés. Cette lecture, aujourd’hui, ne prend toujours
pas en compte l’évolution qui a été la nôtre depuis. Pourtant, la compréhension,
la perception, et les intérêts de l’humain actuel sont en partie
distincts de ceux de la majorité de nos ancêtres. Cette incomplétude liée à
l’évolution normale du cerveau nous influence toujours au travers de l’inconscient
collectif et même de nos cultures modernes. En exemple de
ceci, la pensée d’Aristote et le mythe de la Genèse mal interprété font toujours
la promotion d’une définition erronée de la femme. Tant que nous
ne serons pas libérés de cette erreur liée à une phase antérieure de la
conscience humaine et de l’évolution, nous ne pourrons aller de l’avant et
devenir complets. Nous restons attachés à une phase antérieure. Par ricochet,
les hommes et les femmes continueront de ne pas se comprendre.
De marcher dans les pas d’Isis, de cette tisserande intérieure de nos aspects
épars, nous révèlera le pèlerinage de la conscience humaine. Elle
nous invite à voir le soleil se lever sur une nouvelle civilisation qui depuis
toujours a été promise à tous les humains. Je vous convie donc à entreprendre
avec moi, ici et maintenant, ce nouveau type de pèlerinage dans
l’au-delà des apparences.